En 2023, les ventes de véhicules diesel ont chuté d'environ 15% en Europe, selon l'Association des Constructeurs Européens d'Automobiles (ACEA), signalant une profonde remise en question de cette motorisation. Pendant des décennies, le diesel a régné, synonyme d'économies, de couple et de longévité. Sa popularité en France était indéniable, dominant le marché et les habitudes de conduite.
Aujourd'hui, la question se pose : le diesel, autrefois économique et fiable, est-il toujours un atout, notamment pour l'assurance auto ? Les normes environnementales, les Zones à Faibles Émissions (ZFE), l'évolution du prix du carburant et une perception publique défavorable ont remis en cause les certitudes.
Les avantages historiques du diesel
Pour comprendre la situation actuelle, il faut se pencher sur les raisons du succès passé du diesel. Ses atouts étaient nombreux.
Consommation et autonomie
Le diesel est réputé pour sa faible consommation. Sur les longs trajets, un moteur diesel consomme généralement moins qu'un moteur essence équivalent. Cela se traduit par une autonomie accrue, permettant de parcourir de plus longues distances sans faire le plein. Pour les gros rouleurs, cet avantage était significatif.
Couple moteur
Le couple, la force qui permet de démarrer et d'accélérer, est un autre atout du diesel. Un moteur diesel offre un couple supérieur à bas régime, offrant une meilleure traction et une conduite plus agréable, surtout pour les véhicules lourds ou ceux tractant des remorques. Cette caractéristique a fait du diesel un choix privilégié.
Durabilité et longévité
La robustesse des moteurs diesel était une autre raison de leur popularité. Traditionnellement, ils étaient réputés pour leur durabilité et leur capacité à parcourir de nombreux kilomètres sans nécessiter de réparations majeures. Cette longévité a contribué à la perception du diesel comme un investissement durable.
Coût du carburant (historique)
Historiquement, le gazole était moins cher que l'essence, renforçant son attrait économique. Cette différence de prix, combinée à une consommation plus faible, permettait des économies substantielles. Bien que cet avantage ait diminué, il reste un facteur.
Les facteurs ayant réduit l'attractivité du diesel
Malgré ses atouts historiques, le diesel a vu son étoile pâlir. Plusieurs facteurs ont contribué à ce déclin.
Normes anti-pollution (euro)
Les normes Euro, de plus en plus strictes, ont eu un impact majeur. Pour les respecter, les constructeurs ont complexifié les moteurs, avec des filtres à particules (FAP) et des systèmes d'injection d'AdBlue. Cette complexité a entraîné des coûts d'entretien plus élevés et une plus grande probabilité de pannes. De plus, le "dieselgate" a ébranlé la confiance envers les constructeurs et les moteurs diesel.
Restrictions de circulation : ZFE et autres mesures
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) se multiplient, interdisant progressivement l'accès aux véhicules diesel les plus anciens et polluants. Ces restrictions réduisent l'utilité d'un véhicule diesel, surtout pour ceux vivant ou travaillant en ville. La carte des ZFE s'étend, rendant incertaine la valeur résiduelle des véhicules diesel.
Évolution des prix du carburant
L'écart de prix entre le gazole et l'essence s'est réduit, voire inversé. Cette évolution a diminué l'avantage économique du diesel, rendant le choix plus complexe. Le prix du gazole a fluctué, atteignant parfois des sommets supérieurs à l'essence, impactant les budgets.
Impact sur la valeur résiduelle
La perte de popularité du diesel a affecté la valeur de revente des véhicules diesel. Il est devenu plus difficile de les revendre, surtout les modèles anciens, et les prix de revente ont tendance à baisser plus rapidement que pour les véhicules essence. Cette dépréciation rapide est un risque financier.
L'impact sur l'assurance auto : les spécificités diesel
L'assurance auto pour les véhicules diesel mérite un examen approfondi. Plusieurs facteurs influencent le coût de l'assurance, et la motorisation diesel peut jouer un rôle.
Coût de l'assurance : facteurs généraux
Il est important de rappeler que le prix de l'assurance auto dépend de nombreux facteurs, indépendants de la motorisation. Le modèle, sa puissance, le profil du conducteur (âge, expérience, antécédents), le lieu de résidence et le niveau de couverture influencent le montant de la prime.
- Modèle du véhicule.
- Puissance du véhicule.
- Profil du conducteur (âge, expérience, antécédents).
- Lieu de résidence.
- Niveau de couverture choisi.
Surcoût potentiel lié à la motorisation
La motorisation diesel peut-elle influencer directement le prix de l'assurance ? C'est complexe, mais des hypothèses existent.
- Complexité du moteur : Les réparations complexes et coûteuses (FAP, injecteurs) peuvent inciter les assureurs à augmenter les primes.
- Risque de vol : Certains modèles diesel, notamment les SUV et les utilitaires, peuvent être plus prisés des voleurs, augmentant les primes d'assurance.
- Type de conducteur : Traditionnellement, les conducteurs de diesel parcourent plus de kilomètres que ceux d'essence, ce qui peut augmenter le risque d'accident et les primes. Selon une étude de AAA Data, les conducteurs diesel parcouraient environ 17 500 km par an en 2022, contre 12 000 km pour ceux en essence.
Par exemple, un propriétaire de SUV Diesel de 2017, vivant dans une zone urbaine à fort taux de criminalité, avec un bonus-malus de 0.85 pourrait voir sa prime annuelle d'assurance augmenter de 5 à 10% par rapport à un propriétaire de véhicule essence équivalent.
Pollution et bonus/malus
L'impact des émissions polluantes sur le bonus/malus est souvent indirect. Bien que les assureurs ne tiennent pas directement compte des émissions de CO2 ou de particules fines, ils peuvent considérer le type de véhicule et son impact environnemental. De plus, des compagnies d'assurance "vertes" proposant des tarifs préférentiels pour les véhicules peu polluants pourraient influencer le marché.
Impact des restrictions de circulation sur l'assurance
Il est légitime de se demander si les ZFE influencent la perception du risque par les assureurs et, par conséquent, les primes. Si un véhicule diesel est interdit de circulation dans certaines zones, son utilisation est réduite, ce qui pourrait diminuer le risque d'accident. Cependant, mesurer cet impact réel est prématuré.
Voici un tableau comparatif des primes moyennes d'assurance auto en fonction de la motorisation du véhicule :
Type de Motorisation | Prime d'Assurance Moyenne Annuelle (Tous risques) | Facteurs Influents |
---|---|---|
Diesel | 650 € | Complexité du moteur, Kilométrage annuel élevé, Risque de vol (SUV et utilitaires) |
Essence | 600 € | Moins de complexité, Kilométrage annuel souvent inférieur |
Hybride | 580 € | Conduite plus douce, Kilométrage en mode thermique réduit |
Électrique | 700 € | Valeur élevée du véhicule, Technologies embarquées coûteuses |
Note: Ces chiffres sont des estimations moyennes et peuvent varier considérablement en fonction du profil du conducteur et des caractéristiques du véhicule.
Alternatives au diesel et leur impact sur l'assurance
Face au déclin du diesel, des alternatives émergent, offrant des solutions plus écologiques et économiques. Il est important de considérer leur impact sur le coût de l'assurance.
Essence
Les moteurs essence modernes ont fait des progrès en termes de performances et de consommation. Ils offrent un compromis entre puissance, efficacité et coût. L'avantage est leurs émissions plus faibles et leur coût d'entretien généralement moins élevé. Sur le plan de l'assurance, les primes sont souvent moins chères que pour les diesel.
Hybride (Essence/Électrique)
Les véhicules hybrides combinent un moteur essence avec un moteur électrique, offrant efficacité et réduction des émissions. Ils permettent de rouler en mode électrique sur de courtes distances, réduisant la consommation et les émissions. L'impact sur l'assurance est positif, avec des primes plus basses grâce à une conduite douce et moins de kilomètres parcourus en mode thermique. De plus, certaines assurances offrent des bonus pour les véhicules propres.
Électrique
Les véhicules électriques représentent l'avenir de la mobilité. Ils offrent de nombreux avantages, notamment l'absence d'émissions, un coût d'utilisation plus faible (recharge moins chère que le carburant) et une conduite silencieuse. Sur le plan de l'assurance, les primes sont souvent plus élevées au départ en raison de la valeur élevée du véhicule et des technologies embarquées. Cependant, des bonus écologiques et un coût d'entretien réduit (pas de vidange, moins de pièces d'usure) peuvent compenser ces primes.
Hybride rechargeable (PHEV)
Les hybrides rechargeables combinent les avantages des hybrides et des électriques, offrant une plus grande autonomie en mode électrique et la possibilité de parcourir de longues distances sans se soucier de la recharge. Si le conducteur utilise régulièrement le mode électrique et recharge la batterie, il peut bénéficier de primes d'assurance plus basses.
Voici un tableau comparatif des émissions en fonction de la motorisation du véhicule :
Type de Motorisation | Consommation Moyenne (L/100km) | Émissions de CO2 (g/km) |
---|---|---|
Diesel (récent) | 5.5 | 120 |
Essence (récent) | 6.5 | 145 |
Hybride (Essence/Électrique) | 4.5 | 100 |
Électrique | N/A | 0 (émissions directes) |
Hybride Rechargeable (PHEV) | 2.0 (avec recharge régulière) | 45 (avec recharge régulière) |
Note: Ces chiffres sont des valeurs indicatives et peuvent varier selon le modèle du véhicule et les conditions de conduite.
Considérez l'exemple de Marie, une conductrice vivant dans une ZFE et possédant un véhicule diesel de 2015. Elle a partagé son expérience : "J'ai constaté une augmentation de ma prime d'assurance de 10% cette année. C'est un coût supplémentaire non négligeable, et je commence à me demander si je ne devrais pas envisager de changer de véhicule pour un modèle hybride."
Un choix complexe
En conclusion, la motorisation diesel n'est plus systématiquement un atout, surtout pour l'assurance auto. Ses avantages historiques sont contrebalancés par les normes environnementales, les ZFE et l'évolution du prix du carburant. Avant de choisir un véhicule diesel, évaluez vos besoins, votre kilométrage, le type de trajets et les restrictions locales.
Il est crucial de comparer les offres d'assurance et de prendre en compte la motorisation. Les alternatives, telles que l'essence, l'hybride et l'électrique, offrent des solutions intéressantes. L'avenir du diesel semble incertain face aux réglementations strictes et à la montée en puissance des véhicules propres. Renseignez-vous auprès de plusieurs assureurs pour obtenir des devis et prenez en compte l'impact environnemental de votre choix. Pensez à utiliser un comparateur d'assurance en ligne pour avoir un aperçu des offres disponibles sur le marché !